Le livre du jour : Y AVEZ-VOUS DANSE, TOINOU ?

Qui, en dehors des périgourdins et des historiens se souvient de la tragédie s'étant déroulée le 16 août 1870 à Hautefaye, surnommé ensuite "le village des cannibales" ? La mort d'un homme atrocement torturé et brûlé vif préfigura certains massacres de l'épuration de 1944.

Née dix-neuf ans plus tard, Antoinette Besse, dite Toinou, quitta avec ses parents ce village marqué du sceau de l'infamie en 1907 pour s'installer en Charente.

Le narrateur d' Y AVEZ-VOUS DANSE, TOINOU ? la rencontre alors qu'elle a quatre-vingt douze ans et, au fil de conversations, remonte avec elle le fil de sa vie.

Sa vie, ressemble un peu à celle de la femme chantée par Jean Ferrat dans "On ne voit pas le temps passer" : le travail à la maison, le mari et les enfants dont elle a du s'occuper. Son conjoint, d'ailleurs, elle ne l'a pas épousé par amour mais parce qu'il convenait de se marier afin de perpétuer la tradition mais elle n'a pas été malheureuse en sa compagnie. Sa vie a aussi été consacrée à la culture, à l'élevage de quelques animaux. Le luxe, elle ne l'a jamais connu mais n'en n'a aucun regret. Elle a vécu comme sa mère, sa grand-mère et les générations précédentes de petites gens de la campagne.

Cette vieille femme est attachante et symbolise une France rurale quasi disparue.

Y AVEZ-VOUS DANSE, TOINOU ? d' Yves Viollier Presses de la Cité 286 pages 19 €

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