Le livre du jour : MARIE-BLANCHE DE POLIGNAC

Il fut un temps, pas si lointain, où des femmes étaient les muses d'artistes musiciens, peintres, sculpteurs ou écrivains. MARIE-BLANCHE DE POLIGNAC fut la dernière de ces égéries. Contrairement à elle, la notoriété de sa mère est toujours intacte puisqu'il s'agit de la grande coutrière Jeanne Lanvin, née dans un milieu très modeste avant de devenir la cheffe de file de la mode parisienne. C'est sans doute en raison de son enfance pauvre que Jeanne donna à sa fille une éducation artistique poussée, lui permettant de devenir une pianiste et une soprano renommée. Enfant, Blanche devait porter les créations maternelles, telle une gravure de mode. Elle s'efforça d'échapper dès qu'elle le put à cette emprise étouffante et se maria avec René Jacquemaire-Clémenceau, petit-fils de l' ancien président du conseil. Même après son divorce, elle demeura la préférée deClémenceau parmi les membres de sa famille. Son second mariage avec le comte de Jean de Polignac fut un mariage d'amour, chose rare dans les milieux huppés de l'époque. Égérie, Marie-Blanche, surnommée Riritte par sa mère,  le fut de nombreux artistes. Elle fréquenta aussi bien Eric Satie, Francis Poulenc, Jean Cocteau, dont elle partagea le goût pour l' opium, que Darius Milhaud ou Louise de Vilmorin, qui se montra une amie peu amène et même fielleuse. Sous l'occupation allemande, elle s'efforça, malheureusement pas toujours avec succès, de sauver des amis dont le seul tort était d'être juifs. Retrouvez, à travers cet ouvrage fort documentée de  David Gaillardon, une grande dame, symbole d'une époque révolue.

MARIE-BLANCHE DE POLIGNAC La dernière égérie de David Gaillardon Tallandier 490 pages 23,90 €

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