La BD du jour : MISSAK MANOUKIAN Mort pour la France

Le 21 février 2024, MISSAK MANOUKIAN et son épouse Melinée entraient au Panthéon, quatre-vingts ans jour pour jour après l' exécution du résistant Mort pour la France. Dans les années qui suivirent la libération du territoire, on ne cita que rarement l'appartenance de certains de ces combattants de l' ombre à la MOI (Main d' Oeuvre Immigrée) et lorsque Aragon publia en 1953 un recueil de nouvelles à l'origine de la célèbre chanson, il francisa les noms des 23 martyrs fusillés au Mont Valérien. La question se pose de savoir si les membres de la FTP-MOI n'ont pas été sacrifiés par le parti communiste clandestin afin de permettre aux cadres du parti de rester  à l'abri. Rappelons que Maurice Thorez, dirigeant du PCF, déserta au début de la guerre pour s'enfuir à Moscou, afin de ne pas combattre les allemands liés à Staline par le pacte germano soviétique. Lorsque les nazis arrivèrent à  Paris, Jacques Duclos leur envoya un émissaire afin d'obtençir l'autorisation de faire reparaître l' Humanité, ce qui fut refusé. Ce ne fut qu'après la rupture du fameux pacte que les communistes entrèrent en résistance. Authentiques héros, Manouchian et ses camarades savaient que leur chance des survivre à la guerre était plus qu' aléatoire et il convient de connaître un jour la vérité sur leur arrestation. Cet album, s'il ne peut en donner la clé, permet au moins de se poser la question.

MISSAK MANOUCHIAN Mort pour la France scénario : Jean-Pierre Pécau dessin : Eduardo Ocaña couleur Maz  Delcourt 76 pages 15,95 €

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