Le livre du jour : CARNUM

 Dans "Modeste proposition pour empêcher les enfants des pauvres d'être à la charge de leurs parents ou de leur pays pour les rendre utiles au public" texte datant de 1723, Jonathan Swift, l'auteur des voyages de Gulliver, proposait de résoudre les ravages de la famine en Irlande en mangeant les enfants des miséreux.
 Près de cinq cents ans plus tard, Jérôme Mareuil, un riche entrepreneur, et Edwige Müller, une chirurgienne, vont s'associer pour vendre de la viande humaine prélevée contre rémunération, sur des volontaires, parties du corps n'étant pas vitales comme les fesses. Les acheteurs, qui paieront fort cher leur achat, vont développer une addiction surprenante : ce goût pour la viande humaine va agir comme une drogue et certains vendeurs d'une partie d'eux-mêmes vont également devenir consommateurs. Un marché parallèle va également se développer en dépit de morts par intoxication alimentaire.
 Christophe Carpentier, dont nous avions chroniqué L' Homme canon en février dernier, nous propose avec CARNUM une satire de la société de consommation que Marco Ferreri, réalisateur de La Grande Bouffe, aurait pu filmer. Un livre à dévorer sans modération.
 CARNUM de Christophe Carpentier Au Diable Vauvert 188 pages 18,50 €
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