Le livre du jour : ESCLAVES MARRONS À BOURBON

Lorsque dans les colonies des Antilles et de la Réunion des esclaves s'évadaient et se réfugiaient généralement dans des zones montagneuses appelées mornes, on disait qu'ils marronnaient et ces fuites étaient suivies de chasses à l'homme effectuées par des mercenaires, la plupart du temps accompagnés par des chiens, qui touchaient des primes s'ils ramenaient les fugitifs . Pour survivre, ces évadés devaient, en dépit des risques, s'approvisionner en pillant les habitations avant de retourner dans leurs caches.   
 Avant l'abolition de l'esclavage en 1848, ce marronnage a inspiré des écrivains qui ont publié des nouvelles ou des romans sur ce thème.
 Avec ESCLAVES MARRONS À BOURBON, nous découvrons cinq de ces récits écrits dans la première partie du XIXème siècle.
   La particularité de ces texte est d'avoir  essentiellement des auteurs  originaires de l' Océan Indien :     Victor Charlier (Le noir marron 1831) était mauricien, Louis-Timagène Houat ( Les Marrons 1844) Leconte de L'Isle (Sacatove 1846) et Eugène Dayot (Bourbon pittoresque 1848) réunionnais ou résidant à la Réunion. Seule exception, Théodore Pavot (Une chasse aux nègres marrons 1845).
 Le point commun de ces récits est de mettre en scène les marrons face aux redoutables chasseurs prêts à tout pour les ramener à leurs maîtres qui, dans ce cas, usaient de châtiments cruels pouvant aller jusqu'à une amputation.
 Il est peu probable que ces éditions ont accéléré l'abolition de la servitude mais ils montrent que les mentalités changeaient enfin pour que chacun comprenne que l'esclavage était un crime contre l' Humanité, même si cette expression n'existait pas à l'époque.
  ESCLAVES MARRONS À BOURBON présentation de Pratima Prasad avec la collaboration de Roger Little L' Harmattan 290 pages 26 €
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