Le livre du jour : EVA VIT ET MEURT D' AMOUR

  Descendant d'une famille de coloniaux ayant vécu en Afrique continentale et à Madagascar, Philippe Suveraie, avec EVA VIT ET MEURT D' AMOUR, reconstitue ce que fut la vie de sa grand-mère qui passa une grande partie de son existence sur l' Île rouge, colonisée par le feu et la violence par Galliéni.
 Ce roman est illustré de nombreuses photographies familiales, du début du XXème siècle aux années 1980. Ces clichés montre le fossé existant entre les blancs et les "indigènes", méprisés, les épaules chargées des chaises à porteurs sur lesquelles se prélassaient les familles européennes et les fonctionnaires. Pour Eva, prototype de ces coloniaux, un malgache ne pouvait entrer chez elle que s'il était un domestique et elle leur niait même la faculté d'avoir une âme. Ces nantis passèrent les deux guerres mondiales en dehors des événements qui ensanglantèrent l' Europe et la révolte des gasys en 1947, écrasée dans le sang, ne leur fit même pas prendre conscience de l'indignité de leur conduite vis à vis des malgaches. Bien qu'étant venue s'installer en métropole, alors que son second mari, resté à Mada, culbutait les belles demoiselles "exotiques", conserva jusqu'au bout ses préjugés. Ce livre, qui aurait pu n'intéresser que la famille de l'auteur, constitue en fait un document sociologique fort intéressant.
EVA VIT ET MEURT D' AMOUR de Philippe Suveraie L' Harmattan 300 pages 27 €
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