Le livre du jour : TU ME VERTIGES

  C'est le jour de débarquement anglo-américain, le 6 juin 1944, que Maria Casarès, comédienne encore peu connue à l'époque, et le romancier auréolé du succès de L' Etranger, devinrent amants. La fille d'un ancien ministre de la république espagnole et le fils d'une femme de ménage algéroise vécurent une passion, entrecoupée de ruptures qui dura jusqu'à la mort de l' écrivain au volant de sa voiture.

 TU ME VERTIGES reconstitue ce grand amour et nous permet de retrouver des personnalités du monde intellectuel et artistique de l' époque. Parmi eux, Raymond Queneau, qui n'avait pas encore écrit Zazie dans le métro mais déjà publié Pierrot mon ami, Jean-Paul Sartre, qui résista durant la guerre à l'envie de résister mais qui fit jouer ses pièces devant des parterres d'officiers allemands, Gérard Philipe, alors débutant ou Marcel Herrand, inoubliable Lacenaire des Enfants de Paradis et surtout grand homme de théâtre.

 Ce sont aussi le débuts de la vogue de Saint Germain des Prés et du jazz de Boris Vian jouant de la trompinette.

 Signalons un anachronisme : danser le Sirtaki à l'époque n'était pas possible puisque celui-ci fut créé en 1964 pour les besoins du film Zorba le grec. Mais que cette remarque ne vous empêche pas de retrouver une star de la scène et de l'écran et un des plus grands auteurs du Vingtième siècle, opposé à toutes les dictatures, qu'elles soient de droite ou de gauche.

 TU ME VERTIGES de Florence M. Forsythe  Le Passeur éditeur 405 pages 21 €

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