10 Février 2017
Bien que ces vaches de bourgeois (bis)
Les appellent des filles de joie (bis)
C'est pas tous les jours qu elles rigolent,
Parole, parole (bis)
Georges Brassens : La complainte des filles de joie
Si Brassens a chanté à plusieurs reprises celles exerçant ce qui est convenu d'appeler "le plus vieux métier du monde", nombre d'auteurs avant lui s'y sont aussi intéressé depuis l'antiquité avec Petrone dans le Satyricon jusqu'au XXème siècle avec Pierre Loüys ou Virginie Despente.
Le demi-monde et les filles dites publiques ont leurs codes et leur langage. Chaque métier, qu'il soit celui de l'artisanat, de l'armée ou de la prostitution a un argot spécifique.
Avec DU COUVENT AU BORDEL,, Claudine Brecourt-Villars dresse le glossaire de cette profession particulière.
Chaque catégorie de fille à son nom. La marcheuse est celle arpentant le trottoir en quête du client. La grue reste immobile devant l'hôtel de passe, tel l'oiseau échassier. Au XIXème siècle, la pierreuse, en bas de l'échelle du tapin, racolait sur les chantiers. A l'inverse, l'horizontale, comme la moderne call girl, était l'aristocratie du métier.
Pour évoquer le lieu où s'exerce ce commerce qui ne fut pas toujours illicite, on parle de bordel (dérivé de bourdeau bord de l'eau), de candé, de bobinard, de boxon.
Le client est un clille, un miché, un micheton.
Le proxénète, avant d'être un Jules ou un Julot fut un Alphonse, en référence à une pièce d' ALexandre Dumas, avant d'être en Prosper à la suite de la chanson éponyme de Maurice Chevalier. On parle aussi de hareng ou de maquereau, devenu depuis un mac.
Ce ne sont que quelques exemples parmi les nombreuses références proposées pour ce qui, qu'elle soit clandestine ou tolérée, demeure le centre des fantasmes de bien des hommes.
DU COUVENT AU BORDEL de Claudine Brécourt-Villars La Table Ronde 282 pages 22 €
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