4 Mai 2016
Le principe des Editions Retrouvées est de republier pour un prix modique des ouvrages parus il y a quelques années ou plusieurs décennies afin de permettre à de nouveaux lecteurs de les découvrir.
Parmi ces livres, LE QUAI DE OUISTREHAM de Florence Aubenas. Pendant six mois, de février à juillet 2009, la journaliste s'est plongée dans le monde des travailleurs précaires en s'inscrivant dans une agence de pôle emploi de Caen en tant que chomeuse sans qualification.
Après un stage rapide, elle s'est retrouvée agent d'entretien dans différentes entreprises, selon les besoins du moment, ses journées n'excédant pas parfois deux heures de travail. Pour ses compagnes de galère comme pour elle, la seule façon de s'en sortir est de cumuler les vacations. Bureaux, ateliers, usines, partout nettoyer le plus vite et le mieux possible, le résultat étant souvent contrôlé par des chef d'équipe impitoyable si un peu de poussière est restée sous une table ou si une trace subsiste sur la vitre d'un four à micro ondes. Les femmes de tous âges effectuant ces tâches parcourent parfois des dizaines de kilomètres, dès quatre heures du matin pour être sur place avant que n'arrivent les employés pour qui ces femmes de ménage sont inexistantes.
Un témoignage digne de Günter Wallraff, journaliste allemand qui se fit passer pour un turc afin de vivre le racisme vécu par les immigrés dans son pays.
LE QUAI DE OUISTREHAM de Florence Aubenas Editions Retrouvées 270 pages 10 €
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